On a longtemps pensé que le destin d'une cellule adulte était fixé jusqu'à sa mort. Une cellule de peau reste une cellule de peau, une cellule cardiaque reste une cellule cardiaque. Bien qu'elles aient le même génome, celui-ci s'exprime de façon différenciée. En 2007, le Japonais Shinya Yamanaka avait découvert que l'on peut ramener une cellule adulte à un stade embryonnaire, non différencié, puis provoquer ensuite sa différenciation en une cellule d'un autre type. Une nouvelle étape vient d'être franchie par Deepak Srivastava et ses collaborateurs de l'université de Californie : ils ont transformé des cellules adultes de peau en cellules cardiaques capables de se contracter, sans passer par le stade pseudo-embryonnaire [1].
Pour obtenir cette transformation directe, les biologistes ont adopté la stratégie suivante : injecter dans les cellules de peau des gènes qui, normalement, ne sont actifs que dans les cellules cardiaques et leur confèrent leur spécificité. Dans un premier temps, ils ont identifié 14 gènes s'exprimant spécifiquement dans les cellules cardiaques. Puis ils ont introduit ces gènes dans des cellules de peau grâce à des virus, et ont observé les changements provoqués chez ces cellules.
Trois gènes. En procédant ainsi avec les 14 gènes candidats, ils ont trouvé qu'une combinaison de trois d'entre eux suffisait à entraîner la conversion des cellules de peau en cellules cardiaques capables de se contracter. En une semaine, 20 % des cellules de peau traitées ont été transformées. Point très important : "Les biologistes ont soigneusement vérifié avec des analyses génétiques que les cellules obtenues par cette reprogrammation ne sont pas passées par un stade indifférencié", explique John De Vos, de l'institut de recherche en biothérapie à Montpellier. D'autres expériences de reprogrammation avaient déjà eu lieu, mais sans livrer cette preuve formelle.
La reprogrammation directe présente des avantages par rapport au passage par les cellules pseudo-embryonnaires (ou iPS, acronyme anglais de "cellules souches pluripotentes induites"). D'abord, elle est plus rapide et pus efficace : la proportion de cellules reprogrammées est bien plus élevée. De plus, elle présente moins de risques. Avec la reprogrammation indirecte, l'expérimentateur est confronté à la nécessité de travailler in vitro et de parfaitement purifier les cellules obtenues à partir des iPS : ces dernières ne doivent surtout pas être injectées dans l'organisme, au risque de provoquer des tumeurs. A contrario, la méthode de transformation directe pourrait être mise en oeuvre in vivo dans l'organisme - à condition que les virus utilisés pour introduire les gènes soient bien contrôlés.
Marine Cygler
Pour obtenir cette transformation directe, les biologistes ont adopté la stratégie suivante : injecter dans les cellules de peau des gènes qui, normalement, ne sont actifs que dans les cellules cardiaques et leur confèrent leur spécificité. Dans un premier temps, ils ont identifié 14 gènes s'exprimant spécifiquement dans les cellules cardiaques. Puis ils ont introduit ces gènes dans des cellules de peau grâce à des virus, et ont observé les changements provoqués chez ces cellules.
Trois gènes. En procédant ainsi avec les 14 gènes candidats, ils ont trouvé qu'une combinaison de trois d'entre eux suffisait à entraîner la conversion des cellules de peau en cellules cardiaques capables de se contracter. En une semaine, 20 % des cellules de peau traitées ont été transformées. Point très important : "Les biologistes ont soigneusement vérifié avec des analyses génétiques que les cellules obtenues par cette reprogrammation ne sont pas passées par un stade indifférencié", explique John De Vos, de l'institut de recherche en biothérapie à Montpellier. D'autres expériences de reprogrammation avaient déjà eu lieu, mais sans livrer cette preuve formelle.
La reprogrammation directe présente des avantages par rapport au passage par les cellules pseudo-embryonnaires (ou iPS, acronyme anglais de "cellules souches pluripotentes induites"). D'abord, elle est plus rapide et pus efficace : la proportion de cellules reprogrammées est bien plus élevée. De plus, elle présente moins de risques. Avec la reprogrammation indirecte, l'expérimentateur est confronté à la nécessité de travailler in vitro et de parfaitement purifier les cellules obtenues à partir des iPS : ces dernières ne doivent surtout pas être injectées dans l'organisme, au risque de provoquer des tumeurs. A contrario, la méthode de transformation directe pourrait être mise en oeuvre in vivo dans l'organisme - à condition que les virus utilisés pour introduire les gènes soient bien contrôlés.
Marine Cygler
LaRecherche