La biotechnologie
Entre dans une phase de son développement qui est comparable à celle que les ordinateurs et la micro-informatique ont connue dans les années 1970 et 1980.
source; investir dans les biotechnologies, un des 8 livres d'André Gosselin paru en 2003.
Où trouvera-t-on le prochain Microsoft? Quelle industrie, au cours des prochaines années, nous donnera un titre aussi explosif que celui de la compagnie fondée par Bill Gates et Paul Allen? Certains vous diront que c'est encore dans la haute technologie, l'internet et le secteur informatique qu'on a les meilleures chances de découvrir le prochain Microsoft. Quelques-uns lanceront que Microsoft, avec tous ses nouveaux produits en développement, sera probablement le prochain Microsoft. Ainsi, le géant du logiciel entrerait dans un deuxième cycle de rendements faramineux qui pourrait durer au moins 10 ans.
La plupart des experts à qui je pose la question me répondent sans hésiter que c'est dans le secteur de la biotechnologie qu'on trouvera des compagnies du calibre de celles qui ont fait les beaux jours des actionnaires de Apple, Intel ou Microsoft. L'équation est simple à faire : un Microsoft ne pouvait émerger que dans une industrie qui apportait une importante révolution technologique; or, la prochaine révolution technologie sera indéniablement celle de la biotechnologie et des sciences de la santé. En plus, les tendances démographiques dans nos sociétés occidentales, avec le vieillissement de l'importante cohorte des baby-boomers, créent des conditions économiques sans pareilles pour l'industrie de la santé.
Il faudrait être aveugle, disent les plus enthousiastes, pour ne pas voir que la biotechnologie entre dans une phase de son développement qui est comparable à celle que les ordinateurs et la micro-informatique ont connue dans les années 1970 et 1980. Plusieurs d'entre nous, en raison de notre âge ou de notre peu d'intérêt pour la bourse à l'époque, ont manqué les Microsoft, Intel, Apple, Dell et autres Compaq qui ont façonné la révolution informatique.
On connaît trop bien les rendements extraordinaires qu'il est possible d'obtenir sur 10 ans avec un seul de ces titres. Si nous ne voulons pas rater la prochaine grande révolution technologique qui se dessine actuellement sous nos yeux, il nous faut, en tant qu'investisseur, rester alerte et suivre de près les progrès de la biotechnologie.
Il ne faut toutefois pas se faire d'illusions. Découvrir les 3 ou 4 entreprises qui vont dominer l'industrie de la biotech sera beaucoup plus difficile que lorsque l'on cherchait à connaître, dans les années 1980, les compagnies qui allaient dominer la révolution informatique. Quand Microsoft fut choisie par IBM pour équiper le système d'exploitation des premiers ordinateurs personnels commercialisés par Big Blue, l'investisseur moyen pouvait facilement en déduire que la compagnie de Bill Gates prenait une bonne longueur d'avance sur ses concurrents éventuels. Quand elle mis sur le marché ses premiers logiciels de marque Windows, l'investisseur le moindrement intéressé par l'informatique ne pouvait que reconnaître les capacités des dirigeants de Microsoft à imposer un standard de l'industrie.
Le secteur biotechnologique est encore très éclaté, spéculatif et volatil, même si un nombre grandissant d'entreprises réalisent enfin des profits. Une enquête récente du magazine Nature Biotechnology a montré que 82% des 361 entreprises biotech inscrites sur une bourse américaine ont des revenus de moins de 50 millions de dollars par année, et seulement 21% d'entre elles sont actuellement rentables.
Trouver la compagnie qui a les meilleures chances d'imposer un standard, comme Microsoft et Intel l'ont fait jadis, n'est pas une mince affaire. D'abord, peut-il y avoir quelque chose comme un standard dans le secteur de la santé? Celera Genomics, la compagnie qui peut se vanter d'avoir réalisé la cartographie (séquençage) du génome humain, pourra-t-elle accéder, dans son secteur, au rang des IBM, Intel et Microsoft? Affymetrix, la compagnie qui a le plus innové dans le développement des biochips et autres microprocesseurs qui analysent l'ADN, est-elle appelée à devenir l'Intel de la biotech. Dans les deux cas, il semble encore trop tôt pour le dire.
La clairvoyance et une vision perspicace du futur ne sont pas données à tous. Il y a 20 ans, des milliers d'investisseurs, sans être des futurologues patentés, avaient bien vu le potentiel de l'industrie de la micro-informatique. Les plus sages d'entre eux, ceux qui maîtrisaient les principes élémentaires de la diversification du portefeuille et qui suivaient dans ses grandes lignes (et non pas dans le détail) les progrès de l'industrie, ont eu le bon réflexe : identifier quelques-uns des principaux joueurs en émergence (Microsoft, IBM, Intel, Dell, Compaq, Hewlett-Packard, Apple, etc.) et les conserver à long terme dans leur portefeuille, c'est-à-dire durant 5, 10 et même 15 ans. Pas besoin de vous dire les rendements extraordinaires réalisés par ces individus qui, au demeurant, n'étaient pas des ingénieurs électroniques, des programmeurs ou des " cracs " de l'informatique.
Il ne s'agit pas d'affirmer qu'un investisseur le moindrement averti pouvait détenir tous ces titres dans son portefeuille et devenir millionnaire dans le temps de le dire. L'idée est plutôt de faire comprendre qu'un seul de ces titres pouvait faire toute la différence dans le rendement d'un panier diversifié d'actions, et compenser largement pour les pertes enregistrés par des titres technologiques qui n'ont pas été de bons choix. Acheter pour 1 000 dollars d'actions de Dell en 1989 faisait de vous, 10 ans plus tard, un actionnaire avec une valeur de 400,000 dollars d'actions de Dell. Avec une telle performance, la perte que vous avez essuyée sur vos 1,000 dollars d'actions de Commodore Computer (un redoutable concurrent des premiers ordinateurs Apple aujourd'hui disparu) n'a plus grand intérêt.
L'histoire de l'industrie de la micro-informatique est une référence importante pour les adeptes des placements boursiers dans la biotechnologie. George Wolff, auteur de The Biotech Investor's Bible, dit que l'expérience de l'industrie du PC devrait nous permettre de tirer une leçon importante applicable à la biotech : acheter les meilleures compagnies en émergence et les conserver à long terme, peu importe les fluctuations à court terme, les exubérances irrationnelles, les bulles spéculatives ou leurs revers : les corrections sévères et les dépressions momentanées. L'objectif ultime de l'investissement en biotech, selon lui, est de choisir des titres de compagnies qui ont les meilleures chances de devenir les géants de demain.
André Gosselin
Entre dans une phase de son développement qui est comparable à celle que les ordinateurs et la micro-informatique ont connue dans les années 1970 et 1980.
source; investir dans les biotechnologies, un des 8 livres d'André Gosselin paru en 2003.
Où trouvera-t-on le prochain Microsoft? Quelle industrie, au cours des prochaines années, nous donnera un titre aussi explosif que celui de la compagnie fondée par Bill Gates et Paul Allen? Certains vous diront que c'est encore dans la haute technologie, l'internet et le secteur informatique qu'on a les meilleures chances de découvrir le prochain Microsoft. Quelques-uns lanceront que Microsoft, avec tous ses nouveaux produits en développement, sera probablement le prochain Microsoft. Ainsi, le géant du logiciel entrerait dans un deuxième cycle de rendements faramineux qui pourrait durer au moins 10 ans.
La plupart des experts à qui je pose la question me répondent sans hésiter que c'est dans le secteur de la biotechnologie qu'on trouvera des compagnies du calibre de celles qui ont fait les beaux jours des actionnaires de Apple, Intel ou Microsoft. L'équation est simple à faire : un Microsoft ne pouvait émerger que dans une industrie qui apportait une importante révolution technologique; or, la prochaine révolution technologie sera indéniablement celle de la biotechnologie et des sciences de la santé. En plus, les tendances démographiques dans nos sociétés occidentales, avec le vieillissement de l'importante cohorte des baby-boomers, créent des conditions économiques sans pareilles pour l'industrie de la santé.
Il faudrait être aveugle, disent les plus enthousiastes, pour ne pas voir que la biotechnologie entre dans une phase de son développement qui est comparable à celle que les ordinateurs et la micro-informatique ont connue dans les années 1970 et 1980. Plusieurs d'entre nous, en raison de notre âge ou de notre peu d'intérêt pour la bourse à l'époque, ont manqué les Microsoft, Intel, Apple, Dell et autres Compaq qui ont façonné la révolution informatique.
On connaît trop bien les rendements extraordinaires qu'il est possible d'obtenir sur 10 ans avec un seul de ces titres. Si nous ne voulons pas rater la prochaine grande révolution technologique qui se dessine actuellement sous nos yeux, il nous faut, en tant qu'investisseur, rester alerte et suivre de près les progrès de la biotechnologie.
Il ne faut toutefois pas se faire d'illusions. Découvrir les 3 ou 4 entreprises qui vont dominer l'industrie de la biotech sera beaucoup plus difficile que lorsque l'on cherchait à connaître, dans les années 1980, les compagnies qui allaient dominer la révolution informatique. Quand Microsoft fut choisie par IBM pour équiper le système d'exploitation des premiers ordinateurs personnels commercialisés par Big Blue, l'investisseur moyen pouvait facilement en déduire que la compagnie de Bill Gates prenait une bonne longueur d'avance sur ses concurrents éventuels. Quand elle mis sur le marché ses premiers logiciels de marque Windows, l'investisseur le moindrement intéressé par l'informatique ne pouvait que reconnaître les capacités des dirigeants de Microsoft à imposer un standard de l'industrie.
Le secteur biotechnologique est encore très éclaté, spéculatif et volatil, même si un nombre grandissant d'entreprises réalisent enfin des profits. Une enquête récente du magazine Nature Biotechnology a montré que 82% des 361 entreprises biotech inscrites sur une bourse américaine ont des revenus de moins de 50 millions de dollars par année, et seulement 21% d'entre elles sont actuellement rentables.
Trouver la compagnie qui a les meilleures chances d'imposer un standard, comme Microsoft et Intel l'ont fait jadis, n'est pas une mince affaire. D'abord, peut-il y avoir quelque chose comme un standard dans le secteur de la santé? Celera Genomics, la compagnie qui peut se vanter d'avoir réalisé la cartographie (séquençage) du génome humain, pourra-t-elle accéder, dans son secteur, au rang des IBM, Intel et Microsoft? Affymetrix, la compagnie qui a le plus innové dans le développement des biochips et autres microprocesseurs qui analysent l'ADN, est-elle appelée à devenir l'Intel de la biotech. Dans les deux cas, il semble encore trop tôt pour le dire.
La clairvoyance et une vision perspicace du futur ne sont pas données à tous. Il y a 20 ans, des milliers d'investisseurs, sans être des futurologues patentés, avaient bien vu le potentiel de l'industrie de la micro-informatique. Les plus sages d'entre eux, ceux qui maîtrisaient les principes élémentaires de la diversification du portefeuille et qui suivaient dans ses grandes lignes (et non pas dans le détail) les progrès de l'industrie, ont eu le bon réflexe : identifier quelques-uns des principaux joueurs en émergence (Microsoft, IBM, Intel, Dell, Compaq, Hewlett-Packard, Apple, etc.) et les conserver à long terme dans leur portefeuille, c'est-à-dire durant 5, 10 et même 15 ans. Pas besoin de vous dire les rendements extraordinaires réalisés par ces individus qui, au demeurant, n'étaient pas des ingénieurs électroniques, des programmeurs ou des " cracs " de l'informatique.
Il ne s'agit pas d'affirmer qu'un investisseur le moindrement averti pouvait détenir tous ces titres dans son portefeuille et devenir millionnaire dans le temps de le dire. L'idée est plutôt de faire comprendre qu'un seul de ces titres pouvait faire toute la différence dans le rendement d'un panier diversifié d'actions, et compenser largement pour les pertes enregistrés par des titres technologiques qui n'ont pas été de bons choix. Acheter pour 1 000 dollars d'actions de Dell en 1989 faisait de vous, 10 ans plus tard, un actionnaire avec une valeur de 400,000 dollars d'actions de Dell. Avec une telle performance, la perte que vous avez essuyée sur vos 1,000 dollars d'actions de Commodore Computer (un redoutable concurrent des premiers ordinateurs Apple aujourd'hui disparu) n'a plus grand intérêt.
L'histoire de l'industrie de la micro-informatique est une référence importante pour les adeptes des placements boursiers dans la biotechnologie. George Wolff, auteur de The Biotech Investor's Bible, dit que l'expérience de l'industrie du PC devrait nous permettre de tirer une leçon importante applicable à la biotech : acheter les meilleures compagnies en émergence et les conserver à long terme, peu importe les fluctuations à court terme, les exubérances irrationnelles, les bulles spéculatives ou leurs revers : les corrections sévères et les dépressions momentanées. L'objectif ultime de l'investissement en biotech, selon lui, est de choisir des titres de compagnies qui ont les meilleures chances de devenir les géants de demain.
André Gosselin