Pourquoi avoir peur d'investir dans les Biotechs ?
Nicolas Sandanassamy
Publié le 28 Octobre 2010
EASYBOURSE
(Easybourse.com) A la fois complexe par nature et éclaté en une myriade de sociétés de tailles très variables, le secteur des Biotechs apparaît comme un domaine où les opportunités d'investissement et les retours sur investissement attirent de plus en plus d'actionnaires. Reste qu'il n'est pas toujours évident de savoir sur quelles valeurs miser…
Avec une des rentabilités les plus élevées, tout secteur confondu, les biotechs n'en finissent pas de faire saliver un cortège toujours plus gros d'investisseurs largement appâtés par l'aura hautement volatile et spéculative que traine derrière lui ce secteur. Et pour cause : de l'effondrement boursier du titre de Nicox suite aux déconvenues rencontrées aux Etats-Unis avec son produit phare, le Naproxinod, aux envolées de titres comme Genzyme (+38% mi-juillet) suite à la tentative d'acquisition de Sanofi-Aventis, le secteur des biotechs est autant dynamique que plein de surprises. D'autant qu'à l'heure actuelle, les valorisations de ce secteur sont extrêmement faibles…
L'équation est donc difficile à résoudre mais n'épuise en rien la somme des avantages liés à ce secteur d'avenir. Car s'il s'avère que ces entreprises nécessitent un investissement important en capitaux, mais également en temps, il est tout aussi vrai que les biotechs sont très rentables en cas de commercialisation d'un produit. Rudi Van den Eynde, gérant du fonds Dexia Equity Funds Biotechnology chez Dexia AM, le rappelle «les biotechs peuvent profiter, en cas de succès, d'une marge brute comprise entre 80 et 85%».
Naturellement, ce secteur, encore jeune, attise également la convoitise des grands groupes pharmaceutiques dont la plupart des brevets sont en passe de tomber d'ici 2015, et qui voient dans les sociétés de biotechnologie leur propre survie. «Il suffit de prendre en compte le pipeline de produits des industries pharmaceutiques pour s'apercevoir que 60% de ce dernier sont issus des biotechnologies, contre 0% il y a une vingtaine d'années» souligne ainsi André Choulika, actuel président de FranceBiotech et DG de la biotech hexagonale Cellectis. Ce qui explique par ailleurs que depuis plusieurs années, les «big pharmas» nouent des partenariats et vont jusqu'à acquérir certaines biotechs jugées plus mûres. Pour la seule année 2010, on dénombrait ainsi cinq acquisitions/fusions majeures dont OSI Pharma, racheté par Astellas avec une prime de 61%, Zymogenetics acquis par Bristol Myers avec une prime de 99% ou encore Crucell repris par Johnson & Johnson avec une prime de 57%...
Un secteur à risque
Le secteur des biotechs restent toutefois un secteur à risque, sinon à haut risque. De part son hétérogénéité d'abord, puisqu'il existe aussi bien de grandes sociétés, surtout américaines telles que BioGen Idec ou encore Amgen, qu'une foultitude de petites qui n'ont pas encore de produits en vente, et encore de nombreuses années devant elles à ce régime. En outre, «dès lors qu'un médicament entre en phase I, il n'a en fait qu'une chance sur 10 d'atteindre une mise sur le marché. Et une fois qu'il a atteint le marché, il y a encore une chance sur 10 pour qu'il devienne un blockbuster…» explique André Choulika.
Il est donc primordial de s'appuyer sur un certain nombre de principes de base si l'on souhaite investir dans les biotechs. Pour y voir un peu plus clair, Rudi Van den Eynde conseille, même si cela reste difficile, de ne pas «sélectionner des valeurs en fonction des profitabilités, mais en fonction du potentiel de vente globale des médicaments sur plusieurs années, de la maladie ciblée, de l'état de la concurrence, et, surtout, de l'expertise scientifique des dirigeants».
Problème supplémentaire résultant de la configuration du secteur actuellement, la majorité des biotechs sont américaines. Comme le note André Choulika, «la grande difficulté des sociétés de biotechnologie françaises et européennes par rapport à leurs homologues américaines, c'est le déficit en intensité capitalistique.» Si la France a fait d'importants efforts pour soutenir ses biotechs - FSI, fond InnoBio, grand emprunt et ses 3 milliards d'euros consacrés aux Biotechs, CIR, OSEO etc.-, la route semble encore longue. Ce qui explique d'ailleurs que de nombreuses sociétés de biotechnologie européennes cherchent des financements sur les marchés, alors même qu'elles ne disposent pas encore de la Maturité suffisante, entendu par là, un nombre de produits en phase II ou III significatif.
Dès lors, si vous souhaitez encore investir dans ce secteur, n'oubliez pas de varier vos choix dans votre portefeuille, et faites vôtre cet adage de Warren Buffet : «je veux pouvoir expliquer mes erreurs. C'est pourquoi je ne fais que des choses que je comprends».
Avec une des rentabilités les plus élevées, tout secteur confondu, les biotechs n'en finissent pas de faire saliver un cortège toujours plus gros d'investisseurs largement appâtés par l'aura hautement volatile et spéculative que traine derrière lui ce secteur. Et pour cause : de l'effondrement boursier du titre de Nicox suite aux déconvenues rencontrées aux Etats-Unis avec son produit phare, le Naproxinod, aux envolées de titres comme Genzyme (+38% mi-juillet) suite à la tentative d'acquisition de Sanofi-Aventis, le secteur des biotechs est autant dynamique que plein de surprises. D'autant qu'à l'heure actuelle, les valorisations de ce secteur sont extrêmement faibles…
L'équation est donc difficile à résoudre mais n'épuise en rien la somme des avantages liés à ce secteur d'avenir. Car s'il s'avère que ces entreprises nécessitent un investissement important en capitaux, mais également en temps, il est tout aussi vrai que les biotechs sont très rentables en cas de commercialisation d'un produit. Rudi Van den Eynde, gérant du fonds Dexia Equity Funds Biotechnology chez Dexia AM, le rappelle «les biotechs peuvent profiter, en cas de succès, d'une marge brute comprise entre 80 et 85%».
Naturellement, ce secteur, encore jeune, attise également la convoitise des grands groupes pharmaceutiques dont la plupart des brevets sont en passe de tomber d'ici 2015, et qui voient dans les sociétés de biotechnologie leur propre survie. «Il suffit de prendre en compte le pipeline de produits des industries pharmaceutiques pour s'apercevoir que 60% de ce dernier sont issus des biotechnologies, contre 0% il y a une vingtaine d'années» souligne ainsi André Choulika, actuel président de FranceBiotech et DG de la biotech hexagonale Cellectis. Ce qui explique par ailleurs que depuis plusieurs années, les «big pharmas» nouent des partenariats et vont jusqu'à acquérir certaines biotechs jugées plus mûres. Pour la seule année 2010, on dénombrait ainsi cinq acquisitions/fusions majeures dont OSI Pharma, racheté par Astellas avec une prime de 61%, Zymogenetics acquis par Bristol Myers avec une prime de 99% ou encore Crucell repris par Johnson & Johnson avec une prime de 57%...
Un secteur à risque
Le secteur des biotechs restent toutefois un secteur à risque, sinon à haut risque. De part son hétérogénéité d'abord, puisqu'il existe aussi bien de grandes sociétés, surtout américaines telles que BioGen Idec ou encore Amgen, qu'une foultitude de petites qui n'ont pas encore de produits en vente, et encore de nombreuses années devant elles à ce régime. En outre, «dès lors qu'un médicament entre en phase I, il n'a en fait qu'une chance sur 10 d'atteindre une mise sur le marché. Et une fois qu'il a atteint le marché, il y a encore une chance sur 10 pour qu'il devienne un blockbuster…» explique André Choulika.
Il est donc primordial de s'appuyer sur un certain nombre de principes de base si l'on souhaite investir dans les biotechs. Pour y voir un peu plus clair, Rudi Van den Eynde conseille, même si cela reste difficile, de ne pas «sélectionner des valeurs en fonction des profitabilités, mais en fonction du potentiel de vente globale des médicaments sur plusieurs années, de la maladie ciblée, de l'état de la concurrence, et, surtout, de l'expertise scientifique des dirigeants».
Problème supplémentaire résultant de la configuration du secteur actuellement, la majorité des biotechs sont américaines. Comme le note André Choulika, «la grande difficulté des sociétés de biotechnologie françaises et européennes par rapport à leurs homologues américaines, c'est le déficit en intensité capitalistique.» Si la France a fait d'importants efforts pour soutenir ses biotechs - FSI, fond InnoBio, grand emprunt et ses 3 milliards d'euros consacrés aux Biotechs, CIR, OSEO etc.-, la route semble encore longue. Ce qui explique d'ailleurs que de nombreuses sociétés de biotechnologie européennes cherchent des financements sur les marchés, alors même qu'elles ne disposent pas encore de la Maturité suffisante, entendu par là, un nombre de produits en phase II ou III significatif.
Dès lors, si vous souhaitez encore investir dans ce secteur, n'oubliez pas de varier vos choix dans votre portefeuille, et faites vôtre cet adage de Warren Buffet : «je veux pouvoir expliquer mes erreurs. C'est pourquoi je ne fais que des choses que je comprends».
Nicolas Sandanassamy
Publié le 28 Octobre 2010
EASYBOURSE